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La FNSEA et JA présentent une centaine de mesures au Premier ministre

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau (à gauche), et Arnaud Gaillot, le président de JA, présentant les mesures d'urgence demandées par leurs syndicats.

Les deux syndicats agricoles majoritaires ont présenté sur X (anciennement Twitter) les propositions « très concrètes » articulées autour de trois axes, destinées au Premier ministre.

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Le matin même, le 24 janvier 2024, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, annonçait que son organisation et JA transmettraient une quarantaine de propositions au Premier ministre pour sortir de la crise. Hier soir, c’est finalement plus d’une centaine de mesures concrètes que les deux organisations syndicales expliquaient avoir recueillies auprès de leurs réseaux.

Trois axes

« Depuis près de cinq jours, tout le terrain nous a fait remonter l’ensemble de ses préoccupations que nous avons additionné au travail de longue haleine que nous menons avec les JA ici à la FNSEA, a expliqué Arnaud Rousseau. Nous avons un peu plus de 100 propositions très concrètes à faire au Premier ministre que nous lui enverrons dès ce soir. »

Ces propositions s’articulent autour de trois axes : la dignité des agriculteurs, la rémunération de leur travail, et la nécessité de rétablir des conditions d’exercice acceptables du métier. « Le service public est d’abord là pour accompagner [les agriculteurs et leurs projets], a martelé Arnaud Rousseau. Il est urgent de changer d’approche pour que les agriculteurs retrouvent une crédibilité dans la parole publique. »

Ce sont les secrétaires généraux des deux syndicats, Hervé Lapie, pour la FNSEA, et Pierrick Horel, pour Jeunes agriculteurs (JA), qui ont présenté quelques détails des mesures attendues du Premier ministre. « Un certain nombre de mesures d’urgence et un deuxième volet législatif sur des mesures qui seront un peu plus longues à mettre en place et sur une autre temporalité », a prévenu Pierrick Horel.

Des mesures d’urgence

Non-négociabilité de la matière première dans les négociations commerciales, la compensation de la décision du gouvernement sur le GNR, le paiement immédiat des aides Pac ainsi que des mesures climatiques et sanitaires, des aides aux secteurs en crise comme celui de l’agriculture biologique… figurent parmi les mesures d’urgence attendues.

Les deux syndicats demandent que l’élevage soit considéré comme une priorité nationale, et que le gouvernement mette en œuvre la mesure fiscale au Sommet de l’élevage. Ils ont aussi évoqué « un plan vautours qui n’avance pas » ou les difficultés sur le loup. Ils demandent également « un refus clair des accords de libre-échange », et « un moratoire sur les interdictions de produits phytosanitaires ».

Les secrétaires généraux, Hervé Lapie pour la FNSEA (à gauche), et Pierrick Horel, pour Jeunes Agriculteurs (JA), ont présenté des détails des mesures attendues du Premier ministre

Au niveau européen, la priorité affichée est « d’obtenir la dérogation aux 4 % de jachère, un non-sens à un moment où on nous demande de produire, a insisté Hervé Lapie. Il faut aussi revenir sur le ratio prairies pour tenir compte malheureusement de la décapitalisation du cheptel en France, mais aussi, des aléas climatiques où les éleveurs s’adaptent. »

Sur le renouvellement des générations, les deux secrétaires généraux ont dénoncé une loi d’orientation agricole « qui, malheureusement, n’est pas à la hauteur que nous souhaitions sur l’installation et la transmission et sur la compétitivité de l’agriculture française », a regretté Hervé Lapie. Et d’insister pour des mesures fiscales et sociales à l’installation, et surtout pour la transmission des exploitations.

La « pause normative »

Autre demande forte, sur le terrain législatif, la « pause normative et le chantier de la réduction des normes, a détaillé Hervé Lapie. Nous n’allons pas vous faire croire au grand soir, au balayage des normes mais la réduction des normes est essentielle et indispensable pour redonner un souffle d’énergie sur nos exploitations. »

Le secrétaire général de la FNSEA a également évoqué les contrôles réalisés par l’Office français de la biodiversité et demandé que ses agents soient désarmés, et « d’inscrire leur intervention sous le signe de la pédagogie plutôt que de la répression ». Il a aussi proposé de limiter les recours et les durées d’instruction sur certains dossiers.

Enfin, sur le volet de la compétitivité, Pierrick Horel a demandé de « placer l’Anses sous l’autorité politique. Il est insupportable de le voir tel quel aujourd’hui. Nous devons reprendre la main sur ce dossier. Le secrétaire général de JA a terminé son intervention sur « l’arrêt des surtranspositions » et la nécessité de « permettre une harmonisation des normes au niveau européen ».

« Certains vont être tentés de dire que la FNSEA et JA veulent supprimer toutes les normes environnementales, a prévenu Arnaud Gaillot, le président de JA. Ce n’est pas notre objectif. Ce que l’on veut, c’est la liberté d’entreprendre, c’est retrouver le goût d’exercer son métier comme on le faisait encore il y a quelques années en arrière, c’est permettre à des jeunes de rentrer dans ce métier. Leur dire que ce métier est beau, qu’il est passionnant, mais que ce métier, il est aussi rémunérateur. C’est pour cela qu’on sera intransigeant pour ramener du revenu dans les fermes. »

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